La pauvreté s’accroît, les subventions du département diminuent

0
31

En France, cinq millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, indique l’Observatoire des inégalités qui, depuis plus de 20 ans, dresse le portrait de cette population pauvre, vivant pourtant dans un pays parmi les plus riches au monde.
En 20 ans, 1,4 million de personnes supplémentaires ont rejoint les rangs de la pauvreté. En 2002, 6,6 % de la population était pauvre, 10 ans plus tard la pauvreté touche 8,1 % de la population, soit 1,5 point de plus.
Comment est définie cette pauvreté ? Pour l’Observatoire des inégalités, être pauvre c’est vivre avec moins de la moitié de celui qui se situe au niveau médian, entre les 50 % les plus pauvres et les 50 % les plus riches. Un calcul également retenu par l’OCDE. L’association constate que si « la pauvreté n’explose pas », elle gagne cependant du terrain. Cette constatation est partagée par le Secours populaire dans son rapport de septembre 2024, par le Secours catholique dans son rapport de novembre 2024 et par toutes les associations qui accueillent les plus précaires : Restos du Cœur, Croix-Rouge….
C’est dans ce contexte difficile et préoccupant que le Conseil départemental du Val de Marne a voté le 9 décembre une forte réduction de sa subvention aux associations d’aide alimentaire :
-Moins 11 000 € pour la Croix-Rouge.
-Moins13 000 € pour le Secours catholique.
-Moins 23 000 € pour les Restos du Cœur.
-Moins 66 000 € pour le Secours populaire.

Au total 113 000 € de subventions en moins pour ces associations d’aide aux plus précaires, le conseil départemental limitera ses subventions à 120 000 euros !
Stupeur, indignation, colère des associations d’assistance aux plus démunis alors même que les demandes d’aides s’accroissent.
Cette baisse drastique des subventions s’est faite sans aucune concertation, dans le mépris total tant de ces associations que de leurs bénéficiaires.
« Il n’y a eu aucune concertation, même pas un ‘attention, ça va beaucoup baisser’ […] On a été mis devant le fait accompli » s’indigne Hedi Condroyer, secrétaire général adjoint de la fédération du Secours populaire du Val-de-Marne. La position du Secours populaire, c’est l’accueil inconditionnel. « Jamais on ne refusera des familles, cela fait partie de nos valeurs. En revanche, le niveau de solidarité sera plus bas. On ne sait pas encore sur quoi on réduira la voilure […] Cela peut-être sur les vacances, sur les sorties…», dit-il. « Pour nous, cela a été une mauvaise surprise », regrette de son côté Catherine Gaudry, présidente départementale du Secours catholique. « Il est certain qu’une diminution des subventions va nous poser des problèmes : comment on va fonctionner, comment on va faire face à tous nos frais ? […] Peut-être qu’il y aura des locaux qu’on ne pourra pas garder ou qu’il faudra supprimer une équipe, faire agir plusieurs équipes dans un même local… On ne sait pas encore » poursuit Catherine Gaudry.
De son côté, Olivier Capitanio, Président (LR) du Conseil départemental du Val-de-Marne indique :  « on doit prendre des mesures de précaution ». Effectivement, suite aux désengagements de l’État, les budgets 2025 des collectivités locales s’annoncent compliqués à boucler. Aujourd’hui, en effet, les départements vivent une situation inédite. Leurs dépenses sont en constante augmentation avec la hausse des dépenses obligatoires que sont la revalorisation du SMIC et du point d’indice ou la hausse du nombre de mineurs non accompagnés à prendre en charge, par exemple.
Cela est vrai, mais pourquoi, Monsieur Capitanio, pourquoi faire de vos priorités des choix au détriment des plus démunis  à travers les associations qui les aident ?
D’autres choix sont possibles en particulier se tourner vers l’État pour qu’il donne aux collectivités les moyens dont elles ont légitimement besoin.
C’est pourquoi Gentilly à Gauche Autrement demande expressément à la droite qui dirige le département de revoir ses choix pour ne pas aggraver la détresse des plus précaires.
Mais Gentilly à Gauche Autrement sait que la vraie solution, c’est la justice sociale, c’est la juste répartition des richesses entre toutes et tous, c’est l’éradication des inégalités économiques. Gentilly à Gauche Autrement soutient les politiques qui s’engagent en ce sens.